L’histoire de l’épave de la Drôme

La Drôme est un navire de commerce qui fut baptisé en mars 1887 pour être affecté aux transports les plus divers. Le 23 janvier 1918, la drome saute sur une mine et s’échoue sur 51 mètres de fond.

Il y a dans la rade sur de Marseille, trois épaves majeures voisines très proches : ce sont la Drôme, le Ker-Bihan, Le Miquelon.

 

La Drôme, affluent du Rhône, a donné son nom à un département français et à 3 navires de la Marine Nationale, deux de transports et un pétrolier. Le navire qui est coulé à Marseille était un navire  à tout faire et à tout transporter, entre les ports de l’Atlantique et ceux de Méditerranée, et entre la métropole et les colonies. Il était très souvent en mer et fut bien plus de milles que tous les navires d’escadre.

 

Il lui arriva de nombreux incidents. En voici quelques exemples :

Le 10 août 1893, à 28 milles au large de Vigo, en provenance de Rochefort et à destination de Toulon, par grosse houle et brume, la Drôme aborde le vapeur Octeville et le coule.

Le 28 mai 1894, en provenance de Toulon et à destination de Rochefort, elle aborde le trois-mâts Alina.

Entre incendies, avaries multiples et autres tracas incessants, la Drôme parvient néanmoins au début de la « Grande Guerre ». En ce début d’année 1918, la Drôme transporte du mazout entre Toulon et Marseille. Elle est commandée par le Lieutenant de Vaisseau auxiliaire Louis Allaire.

Le 23 janvier 1918, le navire arrive non loin du Planier. Un sous-marin allemand, le mouilleur de mines U.C. 67 venu de sa base de l’Adriatique a « rôdé » dans la rade de Marseille. Le 23, vers 5 h 35 du matin, la Drôme ralentit, car elle a dépassé le feu du Planier. Le navire aperçoit le patrouilleur convoyeur Orb, un yacht à vapeur réquisitionné, qui l’attend. Alors que la Drôme transporte 1500 fûts de pétrole brut, la commandant du navire se montre particulièrement prudent. Malgré cela, vers 5 h 45, un choc violent se produit immédiatement suivi d’une formidable explosion à bâbord, un peu sur l’avant de la passerelle. La cale avant s’enflamme aussitôt, et en même temps, le stock de mazout explose, déchirant la chaudière, projetant des flammes sur toutes les superstructures. Le navire s’incline fortement sur bâbord, une énorme vague balaie le pont et la Drôme se couche et s’engloutit en quelques instants.

« L’effet produit par l’explosion fut tel qu’il me sembla que le navire entier s’était soulevé de plusieurs mètres en hauteur » déclara le Commandant ALLAIRE. La Drôme avait sauté sur une mine mouillée par le sous-marin allemand U.C. 67.

Malgré la grande profondeur à laquelle gisait l’épave, le renflouement fut décidé, et le centre de sauvetage de Toulon, chargé de la tenter. Un dock flottant de 1000 tonnes et le Goliath, commandant Casimir, commencèrent les travaux le 1er août 1919. Le Goliath était un gros et puissant remorqueur, mais malgré plusieurs tentatives, l’idée de renflouer la Drôme fut abandonnée.

AUJOURD’HUI :

L’épave, vaste et relativement bien conservée est brisée en son centre au niveau des cuisines. Elle se présente donc en deux parties posées droites sur leur quille, distantes l’une de l’autre d’environ 6 à 7 mètres. Le pont du navire se situe à environ 45 mètres de profondeur avec un canon à la proue comme à la poupe. L’épave offre de nombreux points d’intérêt avec beaucoup de choses à voir, tant au niveau de l’épave elle-même que de la faune qui l’occupe aujourd’hui et qui squatte ses cales…

 

Aujourd’hui, la Drôme repose tranquillement en plein milieu de la rade de Marseille par -52 mètres de profondeur. Bien posé, droit sur un fond vaseux. L’épave est facile à trouver par temps clair, car les alignements ne manquent pas. Le pont se situe entre -45 et -48 mètres.

 

Attention, il n’y a pas d’abri…. et par vent fort il est parfois délicat de s’y aventurer. A contrario, il arrive parfois que la mer soit d’un plat exceptionnel, et alors la plongée sur la Drôme devient un vrai régal ! Saisissez le bon moment…. quand cela est possible…. Arrivez doucement sur cette « vielle Dame… approchez-vous du bossoir comme pour lui serrez-la main, honorez là ensuite comme il se doit, ne manquez pas de la flatter du regard en vous arrêtant quelques instants sur son canon arrière, puis quittez tranquillement votre hôtesse en lui promettant de ne jamais l’oublier !

Une plongée sur la Drôme laisser parfois une impression de tristesse. Le site est profond, l’eau pas toujours très claire, les poissons souvent rares. Le navire vous apparaît comme une masse sombre imposante. La visibilité n’est pas toujours fameuse, mais là encore, il arrive que parfois elle dépasse les 10 à 15 mètres (Nous avons testé pour vous !)

Coupée en deux, une faille de plus de 10 mètres sépare les morceaux.Le passage d’un morceau à l’autre ne pose pas de difficulté, mais veillez toujours à la profondeur. L’étrave, verticale est posée bien droit sur le fond. Le canon de l’avant est tombé. Une impression de désordre règne sur l’avant de l’épave.

Les ponts et les coursives mènent vers l’arrière. La poupe est également bien conservée. Un second canon, semblable à celui de l’avant « défend » l’arrière du navire. Ne cherchez pas l’hélice de la Drôme…

     

LOCALISATION – ACCES 
Europe 50
43°13,891 N (SHOM = 43°13,910 N)
05°19,250 E (SHOM = 05°19,262 E)
Port d’accès conseillé : La Pointe-Rouge/Marseille